Mon nouvel article publié dans le Times of Israël édition française
Janvier 1945, l’Armée Rouge arrive en Pologne et pénètre dans le camp d’Auschwitz. En plein hiver, les soldats découvrent avec horreur et consternation les chambres à gaz, les fours crématoires, les charniers où des corps sont entassés et des survivants squelettiques abasourdis, parfois heureux mais qui tout de même, ont du mal à croire que leur enfer est terminé.
La libération du camp révèle les atrocités commises au nom de la “Solution finale”. Des sentiments de dégoût, de honte, d’indignation, de culpabilité et de vengeance s’emparent du monde qui découvre enfin en images, l’inimaginable.
Cette semaine, en Israël et en Pologne, le monde commémore et se souvient de la Shoah perpétrée en Europe.
Que voulons-nous commémorer?
6 millions de victimes ont péri et 80 ans après, l’antisémitisme existe toujours, et ce malgré des documentaires, films, témoignages, recherches, livres, voyages en Pologne, création du Mémorial de la Shoah et bien d’autres initiatives. Il semblerait que toutes les démarches entreprises n’aient pas abouti aux résultats espérés: La fin de la haine du juif.
N’avons-nous pas trahi les victimes de la Shoah en n’ayant pas trouvé la cause du problème afin de le résoudre?
Rien n’y fait
En effet, la réalité est toute autre pour beaucoup de gens, ces derniers ne veulent plus que l’on leur rappelle la Shoah, non pas par honte mais plutôt par indifférence, ou exaspération. Face aux problèmes quotidiens (grèves, sécurité, salaires, pouvoir d’achat, conditions de travail etc) d’un monde qui devient de plus en plus dur, le sentiment exprimé par un nombre grandissant est que le juifs ne sont pas les seuls à avoir souffert ni à souffrir et que les commémorations n’y changeront rien.
A quoi voulons-nous que demain ressemble?
Les faits sont là: La France connaît depuis plus de 15 ans une recrudescence d’actes antisémites et plus ils sont dénoncés, plus la violence augmente. Les USA quant à eux se sont réveillés brutalement fin décembre, avec une flambée sans précédent et jusque-là impensable d’actes antisémites.
La communauté juive française vit dans la peur, l’anxiété et si par le passé une partie envisageait de quitter la France pour les Etats-Unis ou le Canada, désormais pour beaucoup il semblerait que partir en Israël résoudrait la question de l’antisémitisme.
Pourtant fuir ne résoudra pas la haine
L’antisémitisme est semblable à une maladie chronique dont souffre toute l’humanité. Pour la soigner, il convient d’en connaître la véritable raison ainsi nous pourrons trouver son antidote.
Lorsque nous observons la nature, nous voyons qu’il existe deux forces, une positive et une négative. L’une ne peut pas exister sans l’autre, elles sont inséparables, ce qu’il convient de faire est de trouver un équilibre entre elles (c’est le principe de l’homéostasie) sinon, ces forces explosent.
Nous pouvons appliquer ce principe à toute chose de la vie; l’amour/la haine, les juifs/ les nations du monde. Néanmoins notre première réaction quand nous voyons deux opposés est que l’un disparaisse car nous ne savons pas gérer les deux ensembles.
Comment pouvons-nous créer une passerelle entre deux opposés afin que tous les deux coexistent avec leurs différences et différends? Ils ne peuvent plus s’ignorer car nous vivons à l’ère de la mondialisation où nous sommes tous connectés. il semblerait donc que nous devons apprendre à vivre ensemble comme un seul homme dans un seul coeur.
La solution à l’antisémitisme doit se trouver à une échelle mondiale, par une concertation générale. Elle doit d’abord commencer par la communauté juive elle-même afin qu’elle recherche et examine attentivement quelles sont ses racines, son identité. Par cela, elle pourra comprendre les véritables raisons de l’antisémitisme qui ont pris différentes formes au cours de l’histoire et ainsi y apporter une véritable solution qui permettra à tous de vivre en paix et nous pourrons enfin dire avec certitude “plus jamais”.